L’origine de l’échelle des crus : lutte, tradition et pragmatisme
Le classement officiel des villages champenois ne sort pas d’un chapeau. Il est le fruit d’une histoire mouvementée, où vignerons, négociants et pouvoirs publics se sont affrontés, réconciliés, adaptés.
1911 : la querelle des crus, naissance d’un classement
Au tout début du XXe siècle, la Champagne s’enflamme : des tensions opposent les propriétaires de la vigne aux maisons de négoce sur la fixation des prix du raisin. Les villages situés sur les terroirs les plus prisés de la Montagne de Reims, de la Côte des Blancs ou de la Vallée de la Marne estiment leurs fruits supérieurs, et réclament d’être mieux rémunérés.
En 1911, pour mettre fin à ces conflits, un classement est instauré. Il établit une échelle des crus : chaque village est noté, entre 80 et 100 %, selon la qualité perçue de son raisin. Cette note détermine le tarif payé par les maisons pour chaque kilo récolté dans ce cru.
- 100% : Villages Grands Crus
- 90-99% : Villages Premiers Crus
- 80-89% : Villages crus (sans mention particulière sur l’étiquette)
Sources : Comité Champagne, La Revue du Vin de France