Quand le prestige d’une étiquette ne fait pas tout : comprendre les mentions « cru » en Champagne
Au détour d’une boutique ou d’une cave, nombreux sont ceux qui scrutent les étiquettes en quête d’un « Grand Cru » ou d’un « Premier Cru » : des termes qui évoquent la promesse d’un champagne d’exception. Mais ces mentions, toutes auréolées de prestige qu’elles soient, sont-elles la seule garantie d’une grande qualité ? Peut-on réellement découvrir, en dehors de ces catégories, des champagnes dignes des plus grands ? Pour le comprendre, il faut d’abord lever le voile sur la signification de ces appellations.
En Champagne, la classification des crus se fonde sur un système datant du début du XXe siècle : l’échelle des crus. Cette hiérarchisation attribue à chaque village une « note », basée initialement sur la qualité présumée de son terroir et sur son aptitude à produire des raisins remarquables. Quelques chiffres clés résument la répartition actuelle :
- 17 villages Grand Cru (dont Aÿ, Ambonnay, Avize, Le Mesnil-sur-Oger…), représentant environ 9% de la superficie totale du vignoble champenois.
- 44 villages Premier Cru (parmi lesquels Vertus, Chigny-les-Roses, Rilly-la-Montagne…), couvrant près de 18% du vignoble.
- Le reste, soit la grande majorité (plus de 70%), est classé en « Autres crus », sans mention particulière.
Contrairement à la Bourgogne où l’on parle de parcelles précises, la classification champenoise s’applique à l’ensemble des surfaces viticoles de la commune. Pourtant, des parcelles mitoyennes peuvent offrir, par leur microclimat ou leur exposition, des raisins de qualité proche, voire supérieure au cru historique réputé.
Source : CIVC – Comité Champagne (Champagne.fr)