La science derrière la température : réactions chimiques et stabilité aromatique
À température trop haute, l’énergie cinétique des molécules s’accroît et favorise la réaction entre l’oxygène dissous et les composés phénoliques du champagne. Cela induit l’apparition de composés lourds (aldéhydes, acétals) : ces composés donnent au vin des accents rances et une couleur dorée trop intense, tandis que les notes florales et fruitées disparaisent.
Lorsque la température est maintenue entre 10°C et 12°C, les réactions se font au ralenti, permettant l’épanouissement progressif des arômes, la formation d’esters élégants et la préservation du gaz carbonique. D’où l’importance de la stabilité, défendue depuis un siècle par les vignerons et les chercheurs champenois.
Notons que la courbe de perte d’effervescence (due à une mauvaise conservation) n’est pas linéaire : au-dessus de 18°C, la dégradation peut doubler en trois mois seulement, selon une publication du Professeur Gérard Liger-Belair, spécialiste de la physique du champagne à l’Université de Reims Champagne-Ardenne.
- À surveiller : L’apparition de « notes de madérisation » (noix, fruits secs, caramel) à un jeune âge est souvent le signe d’une température inadaptée davantage que d’un défaut de vinification.